Lorsque j'étais adolescente, je suis partie en vacances avec ma maman, mon beau-père, mes frères et soeurs (si on creuse un peu, on peut dire "vrais" frères et soeurs, "demi" frères et soeurs "belle" soeur mais tous autant que nous sommes, détestons ces dénominations, si éloignées du lien qui nous unit) en "voyage".

Nous étions une -jeune- famille recomposée, avec des grands, des petits, et beaucoup d'enfants. Vivre ensemble n'était pas toujours facile. Trouver sa place n'était pas toujours facile. Mais je garde de ces "voyages" un souvenir intense.

"Les parents" (formulation que nous avions choisie pour nous éviter les différentes expressions "maman et ton père" "ta mère et mon père" "maman et papa", "prénom de l'un et prénom de l'autre" et permettant de lisser nos différentes origines "de sang"). Donc, "les parents" déterminaient la ville de départ, et celle d'arrivée sur une carte de Michelin, qu'ils punaisaient sur le mur du salon. Entre les deux villes, ils tiraient une ligne droite au feutre, de laquelle nous pouvions nous écarter dans une certaine mesure, définie à l'avance (et matérialisée par une zone coloriée sur la carte).

Et chacun d'entre nous était chargé d'organiser une journée du voyage. Le lieu, l'hébergement, les activités, l'endroit où se ravitailler, les horaires du supermarché, passer les appels pour effectuer les réservations, la gestion du budget... bref, de A à Z, nous étions responsables de notre journée, pour les autres. LA règle intransigible était qu'il était interdit de critiquer ce que les autres avaient organisé. Et chaque jour, nous devions écrire dans "le cahier du voyage". Ce qui fût parfois à l'époque une corvée, nous a laissé, à tous, un souvenir impérissable.

J'ai toujours voulu reproduire une expérience du même type avec mes propres enfants. Et j'ai aussi toujours été appelée par les chemins de Saint Jacques de Compostelle. C'est ainsi que, année après année, ma décision de les conduire là-bas, également année après année, a germé.

Après un début d'année mouvementé, mon rêve se mue en une irresistible envie de commencer là, maintenant, dès cette année. Alors, pour cet été ou le suivant, j'ai décidé de me préparer au départ, vraiment.

La décision

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